LE VIGNERON
La première année, Patrick a vendu 600 bouteilles. « Ça faisait pas l’équilibre. » Ses voisins, qui en achetaient un peu, qui en buvaient surtout, l’avaient pourtant prévenu « On ne connaît pas de bio riche ! » Et ils grimpaient quand même jusqu’à la petite tanière derrière le cimetière. Prendre un peu d’air de Corbibi qui l’a si pur. S’immerger dans le cabernet comme personne ne le connaissait. Et dès qu’ils faisaient mine d’y aller, Patrick désamorçait le mouvement avec un vieux millésime. On abandonnait pas comme ça un vigneron en voix de disparition… Les voisins viennent toujours mais ils ne parlent pas bien japonais ni anglais.
LA BOUTEILLE
Les Epicières. « Mon père aurait voulu qu’on avance. Et on recule. Mais moi, les calculs, je ne sais pas faire. Si j’ai tant d’hectolitres faut que je mette tant de produit… ça m’échappe. » Corbibi fait du vin avec du raisin et pis c’est tout. Seulement, il croit qu’il est en sucre (et y’en a). Il l’égrappe à la main dans de l’osier tressé, le fait macérer doucement, le presse gentiment. Et hop, c’est entonné, bondé, scellé de cire, surtout pas sulfité et « ça ne bouge pas. T’ouvre quatre ans plus tard, c’est du nectar… Ça donne envie de vivre. »
HORS CHAMP
Le temps. Patrick couve des tas de vieux millésimes et veille sur des vieux foudres de bois scellés depuis des années. Rien ne sort d’ici avant que ce le vin ne soit prêt. Le cabernet, ça demande du temps. On le prend. Tant pis pour l’argent.
ECOSYSTEME
Luc Sébille aide Patrick à travailler les vignes avec son cheval. Alors Patrick a aidé Luc à faire son vin. Et bon sang qu’c’est bon ! 06 07 15 09 87
De 10 à 20€
Patrick et Isabelle Corbineau
4, rue de la Cour Dimière
37 500 Candes Saint-Martin
06 82 62 12 54