LE VIGNERON
Bien qu’issu d’une Touraine plutôt plane, Bruno Duchêne a eu envie de s’attaquer à la montagne de Banyuls par la face la plus périlleuse : le bio. Pendant que les juillettistes marinent dans la Méditerranée, il pioche là-haut sur les schistes noirs. « De toutes façons, il n’était pas question que je fasse autre chose que ce que je bois. Et puis, je partage aussi le stress des vignes qui perdent leurs feuilles un mois avant les vendanges. » Pour la photosynthèse, c’est moins pratique. Ces vignes-là gardent leurs racines en surface et souffrent alors spontanément de la sécheresse. La pioche, puisque ces terrasses ne sont pas mécanisables (et même rarement labourables à la mule) fait descendre les racines et réanime la vie. Elle saute au nez dès le bouchon enlevé.
LA BOUTEILLE
La Pascole embrasse tout ce paysage dans une bouteille, la fraîcheur en plus, le cuisant en moins. Bruno ne fait pas mariner le raisin. De son chai de poupée sortent des quilles monumentales. Mini pressoir, bébé cuves tronconiques mais supères barriques de connivences bourguignonnes (dont les subtiles Bonardeau). Coral, grain serré, salivante salinité, en fait pour moitié. La Pascole s’y lisse 100% et le grenache digère l’air marin. Mais 7000 bouteilles sur 4 hectares, ça s’envole vite.
LE PLUS
La conta. « On pioche trente jours quand il faut une journée pour désherber chimiquement. » L’investissement est plus lourd humainement que mécaniquement (il rentre dans le coffre d’une voiture). Vocabulaire : l’instrument s’appelle chadic à Banyuls (orthographe : cabec).
ECOSYSTEME
Bruno a des accointances dans les terres : Yves Brugnier, Le Restaurant , Le Creusot (71), 03 85 56 32 33.
De 12 à 25 €
Bruno Duchêne
10 rue maréchal Foch
66 650 Banyuls sur Mer
04 68 88 06 94